Un parent pervers, c’est un parent qui ne respecte pas les places dans la famille. Il n’est pas à sa place de parent et l’enfant n’est pas à sa place d’enfant. Il supprime la distance nécessaire entre un enfant qui n’est pas un adulte et le parent qui est entièrement responsable de cet enfant. Il fait de cet enfant son confident, son vide poche émotionnel. Le parent pervers isole son enfant soit par des propos glorifiants, soit par des propos humiliants. Il y a des injonctions paradoxales, c’est un jeu pervers qui vise à mettre la personne en échec. C’est à dire qu’on lui demande en même temps deux choses qui sont impossibles à réaliser. « Ne réussis pas parce que tu me dépasserais mais ne rate pas parce que tu serais un nul ». C’est aussi parfois l’humiliation, le chantage affectif, l’isolement ; tout ceci rend l’enfant confus et rend impossible la confiance en lui. Cela donne à l’enfant un sentiment de ne jamais être à la hauteur et d’échouer en permanence. Avec un parent pervers, l’enfant s’épuise parce que le parent le charge d’une mission impossible. Il l’empêche en permanence d’être un enfant. Cet enfant deviendra un adulte qui a énormément de peurs en lui. Il n’aura pas une image réaliste et stable de lui-même. Un parent pervers, c’est comme un miroir brisé, l’enfant se voit de manière déformé dans les yeux de son parent. Une fois adulte, cet enfant devra travailler sur ses peurs, sur son image, sur l’apprentissage d’une communication claire avec l’autre parce que le parent pervers vous empêche de poser vos limites. Le parent coupe également l’enfant de ses perceptions et l’enfant face à la loyauté envers son parent se coupe de ce qu’il ressent. Plus tard, ce sera un adulte qui ne sait pas ce qu’il veut, qui a du mal à prendre ses décisions, qui n’ose pas se faire confiance parce qu’à force de ne pas s’écouter, il ne s’entend plus.